vendredi 26 août 2011

Les miraculeuses lectures de maître Santorini

Bon, étant donné que je n'ai pas posté des masses ces derniers temps, et malgré la longueur du dernier message (quoique, ce sont les photos qui prennent le plus de place), je vais tenter de combler cette lacune et parler un peu des livres que j'ai eu le temps de lire cet été.

On va dire que je ne me suis pas trop foulée cette fois-ci, et que ce ne sont pas les livres qui ont fait que ma valise pesait près d'une vingtaine de kilos. En effet, le nombre de pages des livres de poches emmenés allait de 108 à 281. Autant dire qu'à mon rythme de lecture habituel, c'était lu très rapidement. Mais comme on le dit souvent, quantité ne rime pas forcément avec qualité...



On va commencer par les plus drôles, à savoir (attention, les titres sont tous très longs!) Le maître a de plus en plus d'humour de Mo Yan, Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus (tout un programme) de Eduardo Mendoza, et L'ombre de ce que nous avons été (ne pas se fier au titre un peu mélo) de Luis Sepúlveda.
Tout d'abord, Le maître a de plus en plus d'humour. À un mois de la retraite, maître Ding est licencié suite à la faillite de l'usine où il a travaillé toute sa vie. Tout bascule alors, comment va-t-il survivre? Lui et sa femme ne sont plus tout jeunes, et ils n'ont pas d'enfants qui puissent les aider. Un jour où il se promène lui vient une idée qu'il considère comme géniale, et qu'il concrétise avec l'aide de son ancien apprenti. Je n'en dirai pas plus, l'idée en question étant des plus croustillantes, je ne tiens pas à gâcher l'effet de surprise. Maître Ding ne manque pas d'humour, effectivement... Mais un événement va compromettre son petit commerce. Du moins qu'en est-il exactement, on ne le saura pas. Va-t-il reprendre son activité, et son apprenti lui pardonnera-t-il, à nous de l'imaginer.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce très court récit, comment ne pas sourire à cette idée saugrenue qu'a eue Monsieur Ding. Ce n'est en tous cas pas dans nos contrées que nous verrions une telle chose dans un parc public! Bref, c'est léger, agréable, parfait pour lire en été. Cela a de plus l'avantage de nous familiariser avec la culture chinoise, bref, on peut dire que l'on se couchera moins bête...

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus sont d'un autre genre, ne serait-ce que si l'on considère l'époque. En effet, le décor est planté à Nazareth, au tout début de notre ère. Et pour cause, l'un des personnages centraux n'est autre qu'un gamin prénommé Jésus, fils de Joseph et Marie. Lorsque Joseph se voit accusé de meurtre, le petit Jésus demande à Pomponius Flatus, un philosophe romain à la recherche d'une eau miraculeuse ayant la propriété de procurer la sagesse à celui qui la boit, de l'aider à démasquer le coupable. Et c'est ainsi que cet improbable duo se lance dans une enquête, ponctuée par les flatulences du patricien romain.
Voilà un livre qui fait plaisir à lire. On rit et on s'instruit. Retrouver des personnages tels que Jésus ou Joseph dans des situations cocasses peut ne pas être du goût de tout le monde, mais c'est là justement que réside tout le piment de l'histoire. C'est vrai, c'est un peu irrévérencieux envers ces personnages bibliques, mais c'est fait avec intelligence et beaucoup d'humour. Cela démystifie un peu, et ce n'est pas plus mal. En ce qui me concerne en tous cas... En un mot, "j'aime"!

Poursuivons avec un de mes auteurs préférés, le chilien Sepúlveda. Contrairement à ce que peut laisser penser son titre, il n'y a rien de dramatique dans ce livre. Bien au contraire! Trois hommes, Arancibia, Garmendia et Salinas, se retrouvent après bien des années, la plupart passées en exil, et évoquent leurs souvenirs de jeunesse lorsqu'ils étaient activistes contre le pouvoir et la terreur alors en place au Chili. Ils attendent la venue de celui qui leur permettra de faire un dernier coup d'éclat, et de se remplir les poches par la même occasion. Mais ce dernier ne viendra pas, tué de manière accidentelle par un objet des plus inattendus.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue à maintenir un lecteur en haleine comme un polar, mais on prend un vrai plaisir à la lecture des souvenirs de ces trois hommes. On sent dans l'écriture de Sepúlveda, parfois très drôle, une certaine tendresse pour ses personnages. Ils ont des défauts, certes, mais ce sont des êtres humains avant tout, avec également des qualités. Encore une leture que je recommande, avec tous les autres bouquins du même auteur, of course. Ils valent le détour, surtout Le vieux qui lisait des romans d'amour, pour lequel j'éprouve un certain attachement, oral d'espagnol réussi haut la main oblige!

Enfin, last but not least, le dernier livre dont je parlerai n'est pas du tout dans le même registre. Into the wild est l'histoire de Christopher McCandless, jeune homme plein d'avenir mais qui préfèrera tout abandonner pour vivre l'aventure, à la recherche d'un idéal.
Il s'agissait à l'origine d'un article écrit par l'auteur, Jon Krakauer, pour le magazine Outside. Suite à la parution de l'article et hanté par la mort du jeune homme, l'auteur, qui trouvait également quelques similitudes entre sa propre jeunesse et McCandless, décida d'approfondir son enquête. Il suivra ainsi méticuleusement la piste de Chris et retrouvera ainsi  bien des personnes ayant croisé la route du jeune homme.
Ce livre est tout simplement bouleversant. L'auteur a rendu un bel hommage à Chris McCandless qui a réussi à survivre seul en Alaska près de quatre mois, et qui aurait peut-être pu s'en sortir s'il n'avait ingéré les graines de pomme de terre sauvage, dont il ignorait qu'elles étaient toxiques, mortelles si le sujet est déjà dans un certain état de faiblesse.
Sean Penn a porté l'histoire de Chris McCandless à l'écran, et voici la bande annonce en bonus.


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